Vos portefeuilles en bref
Dans nos portefeuilles, Adobe (ADBE) fait partie des titres pour lequel le marché nous a offert un point d’entrée qu’on ne voit pas souvent pour un nom de cette qualité. En 2025, l’action a connu une baisse marquée, d’environ 25–27 % depuis le début de l’année, pour se négocier autour de 320 $ US à son plus bas.
C’est à ces niveaux-là que nous avons décidé d’acheter :
non pas parce qu’Adobe est « à la mode », mais parce que le recul du cours n’était pas aligné avec ce qu’on voit dans les données.
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Ce que fait Adobe, concrètement
Adobe est un joueur clé du logiciel créatif et des outils de productivité numérique :
• Creative Cloud (Photoshop, Illustrator, Premiere, etc.) pour les créateurs, agences, studios, entreprises ;
• Document Cloud (PDF, Acrobat, signatures) au cœur des flux documentaires ;
• Experience / marketing digital, avec des solutions qui aident les entreprises à analyser, personnaliser et optimiser leurs campagnes.
Le modèle est presque entièrement basé sur des abonnements récurrents (ARR), avec une visibilité élevée sur les revenus et une base de clients très collée à la plateforme. Changer d’outils, pour une équipe créative ou marketing, a un coût réel : formation, intégration, risque opérationnel. C’est ce qui donne à Adobe une position très défensive.
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Pourquoi l’action a-t-elle reculé… mais que les fondamentaux tiennent la route
Le recul du titre vient surtout de la perception, pas d’un effondrement du modèle d’affaires :
• Le marché s’est emballé pour des titres IA plus « purs » ;
• Plusieurs investisseurs ont commencé à douter de la capacité d’Adobe à monétiser ses investissements IA ;
• Quelques banques ont abaissé leurs cours cibles, tout en gardant des recommandations positives.
Pendant ce temps, côté opérations, Adobe livre encore :
• Une croissance des revenus autour de 10–11 % ;
• Des marges d’exploitation et de flux de trésorerie qui se situent très largement au-dessus de la moyenne du S&P 500 ;
• Un bilan solide, avec une dette maîtrisée et une bonne position de trésorerie ;
• Des rachats d’actions qui soutiennent le bénéfice par action.
Autrement dit : le marché a pénalisé l’action comme si le modèle d’affaires était fragilisé, alors que la performance opérationnelle reste très robuste.
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L’IA : un vecteur de croissance, pas une menace
Une bonne partie de la pression sur le titre vient de la crainte que des outils IA gratuits ou peu coûteux viennent remplacer Adobe. Notre lecture est différente.
Adobe a intégré l’IA au cœur de son offre :
• Firefly et les fonctions génératives dans Photoshop, Illustrator, Express, etc. ;
• Automatisation de tâches répétitives pour les créateurs ;
• Accélération de la production de contenu pour le marketing, les médias, les entreprises.
Ce ne sont pas des gadgets : ces fonctionnalités rendent la plateforme plus puissante, plus collante, et créent des occasions de monétisation additionnelle (plans plus riches, upsell, nouveaux types d’utilisateurs). À long terme, l’IA renforce l’écosystème Adobe, au lieu de l’éroder.
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Ce qu’on surveille pour le prochain trimestre
Adobe doit publier ses résultats de quatrième trimestre le 10 décembre. Nous voyons plusieurs éléments qui pourraient soutenir un bon trimestre :
• ARR en croissance : les revenus récurrents continuent d’avancer, particulièrement dans le numérique créatif et les modules qui intègrent l’IA ;
• Momentum d’Adobe Express : l’application joue un rôle important pour élargir la base d’utilisateurs, avec un modèle freemium qui amène, au fil du temps, des conversions vers des offres payantes ;
• Discipline financière : Adobe maintient une structure de coûts efficace, continue d’investir dans l’IA, tout en rachetant des actions ;
• Pipeline stratégique : l’acquisition annoncée de Semrush, qui devrait se concrétiser en 2026, vient renforcer le segment marketing digital et ajouter un moteur de croissance supplémentaire pour les prochaines années.
Les attentes du marché sont déjà relativement basses après la correction du titre. Dans ce contexte, un trimestre seulement « un peu mieux qu’anticipé » peut suffire à déclencher un repricing positif.
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Pourquoi avons-nous acheté après le dernier plus bas
Nous avons profité de la faiblesse récente de l’action pour prendre position, pour trois raisons principales :
1. Profil rendement/risque intéressant
À ces niveaux, on paie un multiple raisonnable pour :
o une entreprise dominante ;
o des marges élevées ;
o un modèle par abonnement très prévisible ;
o une stratégie IA déjà en production, pas seulement sur les diapositives des présentations.
2. Qualité du bilan et des flux de trésorerie
Adobe génère des flux de trésorerie importants, avec une dette raisonnable.
Ça lui donne la flexibilité pour :
o continuer d’investir dans l’IA ;
o financer des acquisitions ciblées comme Semrush ;
o soutenir le BPA par des rachats d’actions.
3. Écart entre le narratif et la réalité
Le discours dominant parlait de « risque IA » pour Adobe ; les chiffres, eux, montrent une entreprise qui continue de croître, de dégager des marges très élevées et de renforcer son offre.
C’est cet écart entre le narratif et la réalité que nous cherchons à exploiter dans nos portefeuilles.
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En résumé : pourquoi Adobe a sa place dans nos portefeuilles
Pour nous, Adobe coche les cases d’un titre de croissance de qualité, acheté au bon moment du cycle de sentiment :
• Modèle d’affaires récurrent, prévisible, orienté sur le long terme ;
• Leadership dans la création numérique et le marketing digital ;
• Intégration rapide et concrète de l’IA dans les produits ;
• Marges et flux de trésorerie qui supportent la création de valeur pour les actionnaires ;
• Un prix d’entrée obtenu après une baisse marquée, plutôt qu’au sommet de l’enthousiasme.
Nous ne cherchons pas à deviner le mouvement exact du titre à court terme.
Notre thèse, c’est qu’Adobe reste un nom central pour l’économie numérique des prochaines années et que l’achat effectué près de son dernier creux place nos portefeuilles dans une bonne position pour bénéficier d’un éventuel rattrapage du marché à mesure que les résultats continuent de suivre.
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Les marchés en bref
Lundi
• Dow Jones : 47,289.33 (−0,9 %)
• S&P 500 : 6,812.63 (−0,53 %)
• Nasdaq : 23,275.92 (−0,38 %)
• S&P/TSX (Toronto) : 31 101,78 (−0,90 %)
Les trois grands indices américains ont mis fin à une séquence de cinq séances consécutives de gains, dans un contexte de prise de risque plus prudente en ce début de mois de décembre. Les petites capitalisations ont sous-performé, avec un Russell 2000 en recul d’environ 0,7 %, confirmant un appétit plus sélectif pour le risque.
La séance correspond à une phase de digestion après un puissant rallye de fin novembre : repositionnement sur le risque, correction des segments les plus spéculatifs (crypto, certains titres IA) et leadership tournant vers l’énergie et le commerce de détail, dans un environnement macro qui reste marquée par la faiblesse manufacturière et des attentes de nouvelles baisses de taux au cours des prochains mois.
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Dollar canadien
Le dollar canadien a légèrement cédé du terrain, autour de 0,715 $ US (≈ 1,398 0 CAD pour 1 $ US), en baisse d’environ 0,1 % sur la séance.
La devise a été pénalisée par un nouvel indicateur manufacturier décevant au pays, tout en conservant une partie des gains engrangés la semaine précédente.
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Analyse macroéconomique
La séance s’est inscrite sous le signe d’un réajustement du profil de risque après un mois de novembre volatil et une forte remontée des marchés en fin de mois. Plusieurs éléments se sont superposés :
1. Choc crypto et appétit pour le risque
o Le bitcoin a reculé d’environ 6–7 %, brièvement sous les 85 000 $ US, soit sa pire séance depuis mars et plus de 30 % sous son sommet d’octobre (~$126,000 US).
o Cette correction a exercé une pression visible sur le segment « crypto-sensibles », avec des reculs marqués pour les titres liés aux plateformes et à l’écosystème des actifs numériques.
o Le message envoyé par le marché est classique : dans un contexte de questionnement sur les valorisations (IA, technologie de croissance), les actifs perçus comme les plus risqués servent de variable d’ajustement.
2. IA : phase de digestion plutôt qu'une fin de cycle
o Sur le thème de l’intelligence artificielle, on assiste davantage à une rotation interne qu’à une remise en cause fondamentale.
o Broadcom et Super Micro Computer ont reculé (respectivement plus de 4 % et un peu plus de 1 %), illustrant des prises de profits sur des titres qui ont largement surperformé en 2025.
o À l’inverse, Synopsys a bondi après l’annonce d’un investissement de 2 G$ US par Nvidia, dans le cadre d’un partenariat stratégique sur la conception de puces IA. Nvidia a terminé la séance en territoire positif, toujours perçue comme un actif clé de l’infrastructure IA.
o Côté positionnement, des indicateurs de sentiment montrent un environnement plus constructif que l’an dernier, mais encore loin de l’euphorie de 2000, ce qui plaide pour une normalisation des rendements futurs plutôt que pour une fin de cycle brutale.
3. Énergie : prime de risque géopolitique
o Le secteur énergétique a surperformé, porté par une remontée du brut. Les cours du WTI se sont inscrits autour de 60 $ US le baril, en hausse d’un peu plus de 1 %, sur fond :
d’attaques de drones ukrainiens visant la flotte « fantôme » russe et des infrastructures d’exportation sur la mer Noire ;
de la décision d’OPEP+ de maintenir ses quotas de production au premier trimestre 2026.
o Cette dynamique a soutenu les titres d’exploration-production et de raffinage, même dans un contexte boursier globalement négatif.
4. Or et métaux précieux
o Dans ce contexte où l’on combine volatilité sur les actifs risqués et attentes de nouvelles baisses de taux, l’or a progressé, les contrats à terme évoluant en hausse d’environ 0,4–0,5 % sur la séance.
o La demande de valeurs refuges demeure soutenue, particulièrement dans un environnement où l’incertitude autour de la politique de taux et des droits de douane reste élevée.
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Les titres en bref
• Bitcoin : −7 % environ — retour sous les 85 000 $ US, pire séance depuis mars, effaçant le rebond du week-end et ravivant la perception d’un actif « trop risqué » dans un marché qui redevient sélectif.
• Coinbase, Strategy, autres titres liés aux cryptomonnaies : −6 % à −9 % — forte corrélation à la chute du bitcoin, dans un contexte de dé-risquage ciblé sur les segments les plus volatils.
• Broadcom (AVGO) : en baisse de plus de 4 % — prises de profits sur un titre au cœur de la vague IA après une séquence de performance exceptionnelle depuis le début de l’année.
• Super Micro Computer (SMCI): en recul de plus de 1 % — même logique de consolidation sur les fournisseurs de serveurs IA, après un rallye prolongé.
• Synopsys (SNPS) : +7 % — titre dopé par l’annonce d’un investissement de 2 G$ US par Nvidia dans le capital de la société, dans le cadre d’un partenariat stratégique visant à accélérer la conception de puces IA.
• Nvidia (NVDA) : +1 % — légère hausse malgré la volatilité du thème IA, confirmant le statut de pilier de l’écosystème avec une exposition à la fois au matériel et aux plateformes logicielles.
• Walmart (WMT), Ulta Beauty (ULTA): nouvelles valeurs phares du détail — titres en progression, certains à des sommets historiques, portés par un début de saison des fêtes solide et un positionnement gagnant sur le commerce omnicanal.
• ETF SPDR S&P Retail (XRT): performance sur 5 jours > +6 % — le fonds surperforme l’indice large, reflétant la bonne tenue du commerce de détail autour de l’Action de grâce, du Black Friday et du Cyber Monday.
• Shopify (SHOP) : −4 % — correction après une « partial outage » de la plateforme Shopify Admin pendant le Cyber Monday, journée critique pour les marchands en ligne.
• Old Dominion Freight Line (ODFL): +5% — rebond après un relèvement de recommandation, soutenu par la perspective d’un environnement d’affaires plus porteur dans le transport.
• DoorDash (DASH) : +4 % — appétit renouvelé après l’achat significatif d’actions par un investisseur institutionnel de premier plan, interprété comme un signal de confiance sur le modèle d’affaires.
• Disney (DIS) : +2 % environ — appuyé par le succès au box-office de « Zootopia 2 » pendant la fin de semaine de l’Action de grâce.
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Performance sectorielle
• États-Unis (S&P 500)
o Énergie : en tête du peloton, avec une hausse d’environ 1,3 %, portée par la remontée du pétrole et les tensions géopolitiques autour des exportations russes.
o Consommation discrétionnaire – Détail : segment solide, bénéficiant d’un Cyber Monday robuste et d’une dynamique positive sur plusieurs grands détaillants (Walmart, Ulta, XRT en forte progression sur cinq séances).
o Technologie de l’information : performance contrastée — les grands gagnants de l’IA (Broadcom, Super Micro et certains semi-conducteurs) ont subi des prises de profits, compensées en partie par des noms de l’écosystème comme Synopsys et quelques mégacaps toujours recherchés.
o Petites capitalisations : le Russell 2000 a sous-performé, reflet d’un positionnement plus défensif des investisseurs vers les grandes capitalisations de qualité.
o Santé : relativement stable, dans un environnement où les investisseurs arbitrent entre croissance défensive et segments plus cycliques.
• Canada (S&P/TSX)
o Technologies de l’information : principale source de pression sur l’indice, dans le sillage du repli des mégacaps technologiques américaines et d’une moindre tolérance au risque sur les valeurs de croissance.
o Énergie : soutenue par la remontée du brut, sans toutefois suffire à compenser la faiblesse du compartiment technologique.
o Matériaux/métaux précieux : ton plus constructif, en ligne avec la progression de l’or, mais contribution marginale dans une séance dominée par la réduction de risque globale.
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Mardi
• S&P/TSX : 31 049,28 (−0,17 %)
• Dow Jones : 47 474,46 (+0,39 %)
• S&P 500 : 6 829,37 (+0,25 %)
• Nasdaq : 23 413,67 (+0,59 %)
• Russell 2000 : 2 464,98 (−0,20 %)
Les grands indices américains ont effacé une partie de la correction de lundi, avec un leadership clair du Nasdaq, alors que le marché canadien a consolidé légèrement sous ses récents sommets.
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Dollar canadien
Le dollar canadien s’est légèrement apprécié, autour de 0,715 $ US (environ 1,40 $ CA pour 1 $ US), soit un gain d’environ 0,1 % sur la séance.
La devise demeure arrimée à un corridor étroit, les intervenants se positionnant en amont du rapport sur l’emploi de vendredi et de la prochaine décision de la Banque du Canada. Le marché intègre pour l’instant un scénario de statu quo après un cycle de baisse de taux qui a ramené le taux directeur vers des niveaux plus accommodants.
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Analyse macroéconomique
Rebond ciblé du goût pour le risque
La séance de mardi a été caractérisée par un reflux du stress de début de semaine :
• Le Bitcoin a rebondi d’environ 6–7 %, repassant au-dessus de la barre des 90 000 $ US et effaçant une bonne partie de la baisse de lundi.
• Cette normalisation a redonné de l’oxygène aux titres liés aux cryptomonnaies et, plus largement, à l’ensemble du complexe « actifs risqués ».
En parallèle, les mégacapitalisations technologiques et l’écosystème IA ont mené le rebond :
• Les « Magnificent Seven » ont pratiquement tous terminé dans le vert, avec des hausses sur Nvidia, Alphabet, Apple, Meta et d’autres grands noms.
• Les valeurs d’infrastructure de centres de données et de connectivité haut débit ont surperformé, soutenues par des résultats au-dessus des attentes et des guidances relevées (notamment dans les semi-conducteurs et l’équipement de liaison pour l’IA).
Fed : une baisse de taux en décembre presque totalement intégrée
Sur le front des banques centrales, la dynamique reste très favorable au scénario de baisse de taux :
• Les contrats à terme intègrent maintenant une probabilité avoisinant les 90 % pour une réduction de 25 pb à la réunion des 9 et10 décembre.
• Les derniers indicateurs pointent vers une économie en « soft patch » : croissance plus modérée, marché de l’emploi un peu moins tendu et inflation en décélération, ce qui renforce la tolérance du marché à des multiples élevés sur les titres de croissance.
Les rendements obligataires se sont légèrement détendus, le 10 ans américain se maintenant autour de 4,1 %, réduisant la pression de valorisation sur la techno tout en gardant un niveau de taux réel encore restrictif. Les prochaines données (emploi, inflation PCE reportée par le shutdown budgétaire et enquêtes ISM) seront déterminantes pour valider le scénario d’un cycle de baisses qui se prolongerait en 2026.
Tarifs et 2026 : risque latent sur l’emploi
En arrière-plan, le thème des droits de douane continue de monter en puissance dans les enquêtes d’entreprises :
• Plusieurs dirigeants signalent des plans de réduction de personnel, de reconfiguration des chaînes d’approvisionnement et d’augmentation du recours à la production offshore pour absorber la hausse des coûts.
• On passe progressivement d’un environnement « no-fire / no-hire » vers des scénarios de rationalisation plus structurés, avec un risque que les effets se matérialisent surtout en 2026 sur le front de l’emploi et des marges.
Canada : TSX en mode prise de profits, actifs réels stables
Au Canada, le S&P/TSX a reculé de 0,17 %, essentiellement en mode prise de profits après une séquence de records.
• Le pétrole WTI reste sous la barre des 60 $ US le baril (près de 59 $ US), reflétant une offre abondante et des préoccupations de croissance mondiale.
• L’or se négocie autour de 4 210 $ US l’once, après avoir atteint plus tôt cet automne de nouveaux sommets historiques, soutenus par les anticipations de baisse de taux et un environnement géopolitique plus tendu.
La combinaison d’un TSX à proximité de ses plus hauts, d’un huard relativement stable et d’une Banque du Canada déjà en phase d’assouplissement favorise une approche très sélective : les investisseurs discriminent davantage les modèles d’affaires capables de défendre leurs marges dans un contexte de coûts plus élevés (tarifs, salaires, financement).
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Les titres en bref
• Boeing (BA) : +10 % environ — principal moteur du Dow, le titre a bondi après que le directeur financier a confirmé une hausse attendue des livraisons de 737 et 787 en 2026 et une trajectoire de flux de trésorerie jugée très solide.
• Intel (INTC) : +≈9 % — forte contribution au rebond du Nasdaq, dans un contexte où le marché mise sur son positionnement dans l’architecture des centres de données IA de prochaine génération.
• Nvidia (NVDA) : +0,9 % — reprise graduelle après la correction de lundi, les stratèges recommandant encore de rester positionnés sur le thème IA, malgré des niveaux de valorisation toujours exigeants.
• Credo Technology (CRDO): +≈10% — nouveau sommet historique après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et une guidance relevée ; la société bénéficie directement de la demande pour connecter les clusters de calcul IA dans les centres de données.
• Astera Labs (ALAB) : +≈6 % — progression en sympathie avec Credo, les investisseurs renforçant leur exposition aux fournisseurs d’infrastructure IA de « deuxième ligne ».
• Cloudflare (NET) : +>2 % — supportée par un nouvel avis positif d’analyste mettant de l’avant le potentiel de croissance de sa plateforme de cybersécurité et edge computing, avec un objectif de cours qui suppose une croissance annuelle de près de 30 % d’ici 2028.
• Coinbase (COIN) : +1,3 % — bénéficie du rebond du Bitcoin au-dessus de 90 000 $ US, ce qui soutient les volumes transigés et améliore le levier opérationnel du modèle de revenus.
• Robinhood (HOOD) : +2,2 % — profite du retour de l’appétit pour le risque chez les investisseurs de détail, couplé à la remontée des cryptomonnaies.
• Beta Technologies (BETA) : +≈9 % — le titre a réagi positivement à l’annonce d’une entente pouvant atteindre 1 G$ US sur 10 ans avec Eve Air Mobility pour la fourniture de moteurs, ce qui renforce la visibilité sur le carnet de commandes.
• Eve Holding (EVEX): +≈14% — l’accord avec Beta vient concrétiser la monétisation progressive d’un carnet de 2 800 taxis aériens, donnant plus de substance au narratif de croissance à long terme.
• Maplebear/Instacart (CART) : −>2 % — pression à la baisse après l’annonce d’Amazon, qui teste un service d’épicerie « ultra-rapide » en 30 minutes, accentuant la compétition sur un segment clé pour Instacart.
• XPO (XPO) : −≈6 % — le titre recule après l’annonce d’un tonnage en baisse d’environ 5 % en novembre et de volumes d’expédition aussi en repli, ce qui soulève des questions sur la dynamique de la demande dans le transport et la logistique.
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Performance sectorielle
États-Unis
• Technologie et écosystème IA : surperformance nette, portée par les semi-conducteurs, l’infrastructure de centres de données et les solutions de connectivité haut débit. La détente des taux permet un début de rerating sur les dossiers perçus comme « noyau dur » du thème IA (Nvidia, Intel, Credo, Astera, etc.).
• Titres liés aux cryptomonnaies et plateformes de courtage : rebond technique significatif, dans le sillage de la normalisation du Bitcoin au-dessus de 90 000 $ US ; Coinbase et Robinhood en profitent directement.
• Industriels : surperformance grâce à Boeing, dont la révision positive de la trajectoire de livraisons pour 2026 a tiré l’ensemble du segment vers le haut.
• Consommation : tableau plus nuancé ; certains détaillants et marques grand public demeurent sous pression, les résultats rappelant que le consommateur américain devient plus sélectif et plus sensible aux promotions, tandis que d’autres noms défensifs résistent mieux.
• Petites capitalisations (Russell 2000) : sous-performance avec un recul d’environ 0,2 %, signe que le rebond reste concentrer sur les grandes capitalisations liquides plutôt que sur l’ensemble de la cote.
Canada (S&P/TSX)
• Indice : légère consolidation (−0,17 %) après une séquence de hausses soutenues, dans un contexte de prises de profits tactiques sur plusieurs dossiers cycliques.
• Ressources : les titres liés au pétrole et aux métaux évoluent dans un environnement de prix encore élevés, mais plus volatils ; les gestionnaires demeurent très sélectifs et privilégient les bilans robustes et les actifs de qualité.
• Technologie et financières : rôle de stabilisateur dans les portefeuilles domestiques, soutenus par des bilans solides et une sensibilité favorable à une courbe de taux qui se normalise graduellement à mesure que la Banque du Canada avance dans son cycle d’assouplissement.
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Mercredi
• Dow Jones : 47 882,90 (+0,86 %)
• S&P 500 : 6 849,72 (+0,30 %)
• Nasdaq : 23 454,09 (+0,17 %)
• Russell 2000 : 2 512,14 (+1,9 %)
• S&P/TSX (Toronto) : 31 160,54 (+0,36 %)
Les marchés américains ont prolongé leur trajectoire haussière, portés par un repositionnement agressif des anticipations de baisse de taux dès la semaine prochaine. Signal fort de la séance : la surperformance marquée des petites capitalisations, signe d’un regain d’appétit pour le risque au-delà du noyau habituel des mégacapitalisations.
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Dollar canadien
Le dollar canadien s’est apprécié, autour de 1,394 5 $ CA pour 1 $ US (soit environ 0,717 $ US pour 1 $ CA), en gain d’environ 0,2 %.
Le huard a bénéficié d’un combo pétrole + productivité : remontée des prix du brut et surprise positive du côté de la productivité canadienne au troisième trimestre, ce qui renforce la perception d’une économie domestique un peu plus résiliente malgré le ralentissement de la demande.
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Analyse macroéconomique
1. ADP : un choc emploi qui renforce le scénario de baisse de taux
Le cœur de la séance, c’est le rapport ADP :
o −32 000 emplois privés en novembre, alors que le consensus attendait +40 000.
o La contraction vient surtout des petites entreprises (moins de 50 employés), alors que les grandes structures affichent encore une création nette de postes.
Résultat immédiat : les marchés monétaires « pricent » maintenant près de 90 % de probabilité d’une nouvelle baisse de taux de la Fed la semaine prochaine.
o Marché du travail en phase de désinflation,
o Fed perçue comme contrainte d’agir rapidement pour éviter un durcissement trop brutal des conditions financières.
Dans ce contexte, les financières sensibles au cycle de crédit comme Wells Fargo et American Express ont capté une partie du flux acheteur, sur la base d’un environnement de taux directeurs plus bas et d’une reprise potentielle de la demande de prêts.
2. Services américains : pas d’atterrissage brutal pour l’instant
En parallèle, l’indice ISM des services s’est établi à 52,6 en novembre, légèrement au-dessus du consensus (52,5) et d’octobre (52,4).
o Le message : l’économie réelle ne décroche pas, mais la dynamique de création d’emplois ralentit.
o Ce mix « croissance positive + marché du travail qui se refroidit » est exactement le scénario que les marchés adorent : il légitime des baisses de taux sans alimenter, pour l’instant, un narratif de récession immédiate.
Du côté recherche, plusieurs grandes maisons, dont JPMorgan, convergent maintenant vers un scénario 2026 marqué par :
o Une croissance de l’emploi « inconfortablement lente »,
o Une inflation qui reste au-dessus de 2 %,
o Et donc une fenêtre de baisse de taux concentrée sur les prochains mois, avant une phase de pause plus longue.
3. Tarifs et risque politique : toile de fond plutôt qu’élément de séance
En arrière-plan, le dossier des droits de douane continue de peser sur la lecture 2026–2027 :
o Du côté du Trésor américain, le message reste que l’administration dispose de plusieurs leviers juridiques pour reconfigurer le régime tarifaire même en cas de revers devant la Cour suprême ;
o Sur le terrain politique, le discours officiel reste que la faiblesse des créations d’emplois tient davantage au « shutdown » budgétaire et aux déportations massives qu’aux tarifs.
Pour les marchés, cela se traduit par un environnement de visibilité réduite sur le commerce international, mais ce sujet n’a pas été le driver principal de la séance de mercredi : l’axe central reste la Fed.
4. Canada : TSX en hausse, mais indicateurs domestiques sous pression
Côté canadien, la séance a été plus constructive sur les actifs risqués, mais les fondamentaux macro envoient un signal plus nuancé :
o Le S&P/TSX progresse de 0,36 %, porté par l’énergie et quelques valeurs cycliques, dans le sillage du rebond des marchés américains ;
o En parallèle, l’indice PMI des services S&P Global Canada glisse à 44,3 en novembre, son plus bas en cinq mois, bien en dessous du seuil de 50 qui sépare expansion et contraction.
On se retrouve donc avec un découplage classique de fin de cycle :
o Marchés actions soutenus par la perspective de baisses de taux et la remontée du brut,
o Indicateurs avancés (services, composite PMI) qui pointent vers une croissance molle en fin d’année.
5. Bitcoin, pétrole et or : rebalancement des actifs « macro »
o Bitcoin : après sa pire séance depuis mars en début de semaine, la principale cryptomonnaie a fortement rebondi et évolue au-dessus de 93 000 $ US, ce qui illustre bien la volatilité extrême de l’actif et le retour rapide de l’appétit spéculatif une fois les craintes immédiates dissipées.
o Pétrole (WTI) : les cours se stabilisent autour de 59,2 $ US le baril, en hausse d’environ 1 %, soutenus par les risques géopolitiques (attaques ukrainiennes contre des infrastructures pétrolières russes, tensions persistantes sur les flux).
o Or : l’once se traite autour de 4 240 $ US, en légère hausse sur la séance (+0,2 %), dans un contexte où les marchés restent convaincus d’une baisse de taux imminente, mais souhaitent maintenir une couche de protection face aux risques d’exécution de la Fed et aux incertitudes politiques.
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Les titres en bref
• Microsoft (MSFT) : −2,5 % — le titre a été mis sous pression après un article évoquant une réduction des quotas de vente liés à l’IA. Le management a rapidement démenti, ce qui a permis au titre de se redresser en fin de séance, mais la journée se termine tout de même dans le rouge.
• Nvidia (NVDA), Broadcom (AVGO), Micron (MU) : en baisse, dans le sillage du mouvement sur Microsoft et d’un marché qui continue de prioriser les gagnants et perdants potentiels de la vague IA. L’angle dominant : le cycle d’investissement dans les centres de données sera très capitalistique et tous les acteurs ne créeront pas la même valeur pour les actionnaires.
• Marvell Technology (MRVL): +~8% — porté par des perspectives très solides dans les centres de données et l’annonce de l’acquisition de Celestial AI, perçue comme un pari offensif pour sécuriser sa position dans l’infrastructure IA.
• American Eagle Outfitters (AEO): +~14–15 % — le détaillant a relevé ses prévisions pour le quatrième trimestre, sur fond de début de saison des Fêtes jugé robuste. C’est l’un des leaders de séance dans la consommation discrétionnaire.
• Genius Sports (GENI) : +8 % — réaction très positive aux cibles ambitieuses présentées à l’investor day (objectif de 1,2 G$ US de revenus d’ici 2028), ce qui alimente le thème de la monétisation des données sportives.
• Netflix (NFLX) : −5 % — consolidations après des rumeurs et spéculations autour de potentiels mouvements de M&A dans l’univers de la diffusion en continu ; les investisseurs arbitrent un titre qui a déjà fortement performé cette année.
• Oracle (ORCL) : progression modeste, appuyée par un nouveau classement « overweight » et un cours cible relevé. Le marché continue de miser sur un deuxième souffle du titre avec la montée des charges de travail liées à l’IA dans le nuage.
• Macy’s (M) : léger recul malgré des résultats au-dessus des attentes et une hausse des prévisions annuelles. Le titre reste sous pression dans un contexte de consommation plus sélective et de forte intensité concurrentielle, ce qui incite les investisseurs à garder une posture prudente.
• American Eagle Outfitters: au-delà du rebond du titre, le cas illustre bien le narratif actuel dans le commerce de détail : les détaillants capables d’offrir une proposition bien ciblée, une discipline sur les prix et des canaux numériques performants sont clairement récompensés en Bourse.
• CrowdStrike, Okta et les autres titres de cybersécurité/SaaS : mouvements marqués en cours de séance autour des résultats et des commentaires sur l’IA, mais les cours de clôture demeurent relativement contenus. Le marché regarde de plus en plus la qualité des flux de trésorerie plutôt que de payer simplement pour le « buzz IA ».
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Performance sectorielle
• États-Unis (S&P 500)
o Financières : en tête du peloton, portée par la baisse des rendements obligataires et la perspective d’un cycle de crédit plus porteur si la Fed assouplit sa politique dès la semaine prochaine.
o Petites capitalisations : via le Russell 2000 (+1,9 %), forte surperformance par rapport aux grands indices, reflétant un reclassement du segment domestique cyclique à la faveur de la perspective de taux plus bas.
o Énergie : segment bien orienté, profitant de la fermeté du brut et de la prime de risque géopolitique accrue, même si les mouvements restent plus contenus qu’en début de semaine.
o Consommation discrétionnaire/détaillants : dynamique positive, emmenée par American Eagle et quelques dossiers du commerce de détails qui surfent sur une saison des Fêtes jugée correcte jusqu’ici.
o Technologie de l’information : performance mitigée — faiblesse des mégacaps très exposée à l’IA (Microsoft, certains semi-conducteurs), mais contrebalancée par des gagnants comme Marvell et la poursuite de la rotation interne au sein du thème IA.
o Services de communication : sous pression, en partie à cause du repli de Netflix, dans un marché qui devient plus sélectif sur les dossiers de contenu.
• Canada (S&P/TSX)
o Énergie : contribution positive, alignée sur la résilience du WTI autour de 59 $ US le baril.
o Technologies de l’information : registre plus constructif qu’en début de semaine, dans le sillage du rebond des valeurs de croissance américaines, même si le segment reste volatil.
o Services et consommation : contexte plus délicat à la lumière du PMI services à 44,3 ; la pression se reflète davantage dans les attentes de bénéfices que dans les cours à très court terme, mais le signal macro est clair : le moteur domestique ralentit.
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Jeudi
• S&P 500 : 6 857,12 (+0,11 %)
• Nasdaq Composite : 23 505,14 (+0,22 %)
• Dow Jones : 47 850,94 (−0,07 %)
Au Canada, le S&P/TSX a fait nettement mieux, en hausse de 317,03 points pour clôturer à 31 477,57, porté par les grandes banques et les titres énergétiques.
Les marchés ont terminé la séance en mode attente de la Fed, avec des mouvements très limités sur les grands indices américains.
En résumé, la séance de jeudi s’inscrit dans un rallye de fin d’année piloté par la Fed, mais avec un leadership de marché qui se diversifie :
• Moins de dépendance exclusive aux grandes technos ;
• Plus de place pour les banques, l’énergie, les détaillants à rabais et les petites capitalisations.
En arrière-plan, le Russell 2000 a encore surperformé à 2 531,16 (+0,8 %), ce qui confirme le retour en première ligne des petites capitalisations. Au Canada, le S&P/TSX a progressé de 317,03 points pour clôturer à 31 477,57, soutenu par les grandes banques et l’énergie.
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Dollar canadien
Le dollar canadien est resté bien ancré, autour de 1,3945 $ CA pour 1 $ US (environ 0,717 $ US pour 1 $ CA).
Le huard se maintient près d’un sommet de cinq semaines, porté par :
• Un WTI qui gravite juste sous les 60 $ US le baril ;
• Un marché canadien qui surperforme, particulièrement via les financières et le secteur énergétique.
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Analyse macroéconomique
1. Emploi : restructurations en hausse, mais marché du travail encore solide
Deux signaux clés ont façonné le narratif de la journée :
• Le cabinet Challenger, Gray & Christmas chiffre les annonces de licenciements aux États-Unis à environ 1,17 million pour 2025, en hausse d’un peu plus de 50 % par rapport à l’an dernier, au plus haut depuis 2020. Les facteurs mis de l’avant : restructurations, intégration de l’IA, rationalisation des coûts dans un contexte de tarifs et de volatilité macro.
• À l’inverse, les demandes hebdomadaires de chômage reculent à 191 000, bien en dessous des attentes et à un creux de plus de trois ans.
Pour le marché, le message est nuancé :
• Les entreprises resserrent leurs structures de coûts et repositionnent leurs équipes ;
• Mais le marché de l’emploi demeure assez tendu pour éviter, à ce stade, un choc de confiance chez les consommateurs.
2. Fed : une baisse de taux déjà intégrée dans le marché
Malgré ce mélange de données, le scénario central reste une baisse de 25 points de base lors de la réunion de la Fed du 10 décembre :
• Les marchés de taux intègrent une probabilité avoisinant les 87–90 % pour une baisse la semaine prochaine ;
• Le message implicite : sauf surprise majeure, la Fed va livrer ce que le marché attend.
Conséquence :
• La nouvelle de la baisse de taux est largement « pricée » dans les indices ;
• On s’attend davantage à une phase de consolidation latérale qu’à une nouvelle jambe de rallye avant la fin de l’année ;
• Le focus se déplace vers la trajectoire 2026 (nombre de baisses, rythme, communication de la Fed).
3. Données à venir : inflation, consommation, confiance
Les investisseurs sont en mode surveillance rapprochés sur les prochains datapoints :
• L’indice PCE (mesure d’inflation privilégiée par la Fed), publié avec retard après le shutdown ;
• Les revenus et dépenses des ménages, pour mesurer la force réelle de la consommation en fin d’année ;
• L’indice de confiance de l’Université du Michigan, qui donnera un signal sur le moral des ménages à l’aube de 2026.
En attendant ces publications, la gestion de portefeuille est surtout axée sur le positionnement :
• Prise partielle de profits après un fort rallye en novembre ;
• Maintien d’une exposition actions élevées tant que la Fed reste en mode soutien ;
• Ajout de couches défensives (liquidités, or, crédit de meilleure qualité) pour couvrir un éventuel faux pas de la banque centrale.
4. Europe : sentiment plus constructif sur le front géopolitique
Les principales places européennes (Paris, Francfort, Londres, Milan) ont terminé en hausse modérée, aidées par un ton un peu plus positif autour d’une éventuelle désescalade en Ukraine.
Même si plusieurs capitales demeurent très prudentes face à la stratégie américaine dans les discussions avec la Russie, le marché joue un scénario où :
• Une accalmie durable réduirait la prime de risque géopolitique ;
• La zone euro bénéficierait d’un meilleur point de départ pour la croissance 2026 ;
• La volatilité sur les prix de l’énergie serait un peu mieux contenue.
5. Canada : les banques et l’énergie reprennent le lead
Au Canada, la progression marquée du TSX repose principalement sur :
• Des résultats meilleurs que prévu pour plusieurs grandes banques, avec un profil de risque encore bien maîtrisé ;
• Une contribution positive de l’énergie, avec un WTI autour de 59–60 $ US, niveau très rentable pour une bonne partie des producteurs canadiens.
On voit se déployer un mouvement classique de fin de cycle :
• Rattrapage du marché canadien par rapport aux États-Unis ;
• Retour d’un leadership plus traditionnel banques + énergie dans les portefeuilles domestiques.
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Les titres en bref
• Meta Platforms (META) : ≈ +4 %
Le titre a progressé après des informations indiquant que la direction envisage de réduire jusqu’à 30 % les investissements dans le métavers en 2026, pour redéployer une partie du capital vers les projets d’intelligence artificielle. Le marché valide ce recentrage sur des initiatives perçues comme plus rentables et mieux alignées avec la demande actuelle.
• Salesforce (CRM) : ≈ +4 %
Bénéfice ajusté bien au-dessus du consensus et prévisions de revenus relevées. Salesforce continue de se positionner comme une plateforme centrale pour l’IA d’entreprise, avec un message clair sur la discipline des coûts et l’amélioration des marges.
• Five Below (FIVE):> +3%
Résultats trimestriels largement supérieurs aux attentes, autant sur les ventes que sur le bénéfice. Le titre s’inscrit dans le thèmedétaillant à rabais, alors que le consommateur cherche à optimiser chaque dollar sans couper complètement dans les dépenses discrétionnaires.
• Dollar General (DG) : ≈ +6,5 %
Relèvement de la guidance annuelle et forte réaction positive du marché. Les chaînes de proximité à bas prix demeurent un pivot dans le budget de nombreux ménages, ce qui renforce la thèse d’investissement sur ce segment.
• UiPath (PATH) : ≈ +8–9 %
Le titre s’est apprécié après un trimestre meilleur que prévu et une guidance solide. UiPath reste un nom clé sur le thème de l’automatisation par l’IA, avec un modèle axé sur la récurrence des revenus, ce que les investisseurs recherchent dans le logiciel à forte croissance.
• Snowflake (SNOW): ≈ −8%
Malgré un trimestre au-dessus des attentes, la guidance plus prudente sur la croissance des revenus de produits a déclenché une correction. Dans un contexte de multiples élevés, la tolérance au moindre fléchissement de la trajectoire de croissance reste très limitée.
• Kroger (KR) : ≈ −6–7 %
Revenus et marge brute légèrement en dessous des attentes. Le titre illustre le contexte actuel dans l’alimentaire : pression sur les coûts, compétition intense et consommateurs extrêmement sensibles aux prix.
• Science Applications International (SAIC): ≈ +17%
Forte progression après un bénéfice par action nettement supérieur au consensus et un relèvement des perspectives 2026–2027. Le marché valorise la visibilité élevée associée aux contrats gouvernementaux et la capacité de la direction à convertir ce pipeline en marges plus élevées.
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Performance sectorielle
États-Unis (S&P 500)
• Technologies : performance mitigée. Les titres liés à l’IA restent volatils, mais le marché met de plus en plus l’accent sur la qualité des flux de trésorerie et la visibilité des revenus plutôt que sur le simple thème IA.
• Communication / plateformes numériques : segment soutenu par la hausse de Meta, qui bénéficie du pivot stratégique hors métavers et d’une meilleure discipline d’investissement.
• Consommation discrétionnaire à rabais : très bon momentum, avec Dollar General, Five Below (et American Eagle plus tôt dans la semaine) qui confirment que le détail à bas prix reste un gagnant naturel dans cette phase du cycle.
• Petites capitalisations : nouvelle surperformance via le Russell 2000, alors que les investisseurs se repositionnent sur des noms plus domestiques et plus cycliques en prévision d’un environnement de taux plus bas en 2026.
Canada (S&P/TSX)
• Finance : les grandes banques ont donné le ton, alimentées par des résultats solides et une meilleure visibilité sur la trajectoire des taux directeurs.
• Énergie : progression en phase avec un WTI proche de 60 $ US, ce qui demeure un niveau très confortable pour les producteurs canadiens bien positionnés sur leurs coûts.
En filigrane, la séance de jeudi confirme un rallye de fin d’année toujours soutenu par la Fed, mais avec un leadership de marché qui se rééquilibre :
• Moins d’hyperconcentration sur quelques grandes technos ;
• Plus de poids pour les banques, l’énergie, les détaillants à rabais et les petites capitalisations dans la création de valeur en fin de trimestre.
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Vendredi
En milieu de journée, Wall Street prolonge son avance, portée par un chiffre d’inflation jugé « rassurant » et des attentes de baisse de taux presque verrouillées pour la semaine prochaine :
• S&P 500 : autour de +0,1 %, en route vers une 4e séance de hausse et tout près de son sommet record
• Nasdaq Composite : +0,2 %
• Dow Jones : +0,2 %
Le core PCE de septembre ressort à 2,8 % sur un an, légèrement sous les attentes (2,9 %) avec une hausse mensuelle contenue à 0,2 %. Combiné à une enquête de l’Université du Michigan meilleure que prévu, le message est clair : l’inflation continue de se calmer sans briser la demande, et le marché voit maintenant près de 90 % de probabilité d’une baisse de 25 pb de la Fed le 10 décembre.
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Les titres en vue aujourd’hui
• Netflix / Warner Bros Discovery: le marché digère encore l’annonce de l’acquisition des actifs cinéma et streaming de WBD par Netflix (transaction évaluée à plus de 70 G$ US). WBD progresse, alors que Netflix oscille entre prises de profits et revalorisation stratégique, sur fond de scepticisme réglementaire à Washington.
• Paramount Skydance : en baisse après avoir perdu la course pour WBD, les investisseurs retirant la prime de rachat.
• Southwest Airlines: le titre recule après une révision à la baisse des prévisions 2025, mais le transporteur souligne que les réservations sont déjà revenues à la normale après le shutdown.
• Ulta Beauty, Dollar Tree, autres détaillants : plusieurs noms de la consommation affichent encore une bonne tenue, ce qui confirme qu’en fin d’année, le consommateur reste sélectif, mais ne ferme pas le robinet des dépenses.
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Conclusion de la semaine
Sur l’horizon hebdomadaire, le message est constructif :
• S&P 500 : environ +0,4 %
• Nasdaq : près de +1 %
• Dow Jones : autour de +0,6 %
• Russell 2000 (petites capitalisations) : environ +1,3 %, encore en avance sur les grands indices
En résumé, on termine la semaine avec :
• Un rallye de fin d’année qui tient la route,
• Une Fed qui se dirige vers un premier trimestre 2026 plus accommodant,
• Un leadership de marché qui s’élargit : moins centré sur quelques mégacaps technos, plus de place pour les banques, l’énergie, les small caps et certains détaillants.
Bref, le contexte reste favorable aux actions, mais le jeu se déplace graduellement du « tout sur l’IA » vers un positionnement plus équilibré, axé sur la qualité des bilans et la capacité à générer du cash-flow dans un environnement de croissance plus modérée.
