La Fed vient calmer les marchĂ©s 📈

Marché obligataire en bref

Cette semaine, nous avons dĂ©cidĂ© de vous entretenir de notre portefeuille obligataire. En 2022, le marchĂ© des obligations a connu sa pire annĂ©e en 100 ans, soit la premiĂšre annĂ©e civile Ă  clĂŽturer avec un rendement annualisĂ© nĂ©gatif sur cinq ans. Toutefois, depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, le marchĂ© des obligations s’est recalibrĂ© et les rendements ont enregistrĂ© plusieurs gains offrant une belle alternative aux actions de dividendes et permettant une diversification des portefeuilles.

La courbe des obligations de 2 ans et 10 ans, nĂ©gatives depuis plusieurs mois dĂ©jĂ , vient de subir un revirement majeur. Les investisseurs obligataires anticipent que nous sommes Ă  la fin des hausses des taux d’intĂ©rĂȘt et que les chances de rĂ©cession diminuent. Les fractures du systĂšme bancaire que nous avons pu observer dans les derniĂšres semaines viennent lier les mains de Jerome Powell, crĂ©ant des doutes au niveau des gouverneurs de la Fed, changeant ainsi le ton lors de sa derniĂšre dĂ©cision.

Depuis, l’inversion de la courbe de 2 ans et 10 ans s’attĂ©nue et un retour aux normes de cette derniĂšre signalerait possiblement le retour des temps meilleurs. Le marchĂ© obligataire a bien rĂ©agi mercredi au ton modĂ©rĂ© de la Fed lors de sa dĂ©cision de hausser ses taux d’intĂ©rĂȘt de seulement 25 points de base. Les rendements sur les bons du TrĂ©sor Ă  10 ans se situaient mercredi Ă  3,44 % contre 3,60 % la veille.

Lors de la dĂ©bĂącle des marchĂ©s en 2022, nombreux sont les investisseurs qui se sont ruĂ©s vers les bons du TrĂ©sor, jugĂ©s comme une valeur sure et sĂ©curitaire. En effet, le rendement du TrĂ©sor Ă  10 ans a dĂ©butĂ© l’annĂ©e 2022 autour de 1,5 % et a bondi Ă  4 % en octobre. L’inversion de la courbe des rendements – un Ă©vĂ©nement au cours duquel les rendements des obligations Ă  Ă©chĂ©ance rapprochĂ©e sont supĂ©rieurs Ă  ceux des Ă©missions Ă  Ă©chĂ©ance longue – a Ă©galement Ă©tĂ© profitable pour les rendements du trĂ©sor.

Nous pouvons voir dans le graphique suivant l’inversion de la courbe de 2 ans et 10 ans.

Marché boursier en bref

Les marchĂ©s ont dĂ©butĂ© la semaine en hausse grĂące au rebond du secteur des banques et le redressement des taux obligataires. Cette hausse est grandement attribuable Ă  l’annonce de la veille de la reprise de Credit Suisse par son grand rival UBS, calmant les investisseurs.

AprĂšs avoir enregistrĂ© une baisse de prĂšs de 47 % lundi, la First Republican Bank a bondi de 30 % mardi. Les propos de Janet Yellen devant l’Association des banquiers amĂ©ricains (ABA) ont apaisĂ© les marchĂ©s mardi.

« La situation se stabilise et le systĂšme bancaire amĂ©ricain reste solide », a dĂ©clarĂ© Janet Yellen, la secrĂ©taire amĂ©ricaine au TrĂ©sor. « Des actions similaires » aux prĂȘts accordĂ©s rapidement aux banques aprĂšs la dĂ©confiture de Silicon Valley Bank et Signature Bank « pourraient ĂȘtre justifiĂ©es si les petites institutions subissent des ruĂ©es sur les retraits qui prĂ©sentent un risque de contagion », a-t-elle indiquĂ©.

Mercredi, la Fed a pris la dĂ©cision d’augmenter son taux directeur de 25 points de base, se situant maintenant dans une fourchette de 4,75 % Ă  5,00 %. Lors de sa confĂ©rence de presse, le prĂ©sident de la Fed, Jerome Powell, a Ă©tĂ© relativement posĂ© avec un ton plus « dovish » que lors de ses derniĂšres interventions, se montrant mĂȘme plus sensible aux pauses Ă©ventuelles. La Banque Centrale a affirmĂ© que le systĂšme bancaire amĂ©ricain demeurait solide et stable. Les rĂ©cents dĂ©boires entourant le secteur bancaire pourraient apporter un resserrement des conditions de crĂ©dit et que pour cette raison, le besoin de hausser les taux est moins pressant.

Jerome Powell a mĂȘme dĂ©voilĂ© que le comitĂ© avait pensĂ© faire une pause Ă  la suite des incertitudes entourant le secteur bancaire. Cependant, l’inflation continue de peser sur les dĂ©cisions de la Banque Centrale. « Les Ă©vĂ©nements des deux derniĂšres semaines devraient entraĂźner un certain resserrement des conditions de crĂ©dit pour les mĂ©nages et les entreprises et ainsi peser sur la demande, sur le marchĂ© du travail et sur l’inflation », a-t-il expliquĂ©.

Toujours mercredi, le mouvement baissier des marchĂ©s n’est pas survenu Ă  la suite de la dĂ©cision de la Fed, mais plutĂŽt par les derniers propos de Yellen devant une sous-commission du SĂ©nat qui a dĂ©clarĂ© que tous les dĂ©pĂŽts des banques amĂ©ricaines ne seraient pas assurĂ©s.

Mercredi, le sĂ©nateur rĂ©publicain Bill Hagerty a interrogĂ© Mme Yellen lui demandant : « Madame la secrĂ©taire d’État, l’approbation du CongrĂšs est-elle nĂ©cessaire pour garantir que chaque dĂ©pĂŽt de plus de 250 000 dollars dans chaque banque assurĂ©e par la FDIC dans le pays soit garanti ? » Cette derniĂšre a rĂ©pondu qu’elle n’envisageait pas une telle mesure et qu’elle examinait les risques bancaires au cas par cas, en ajoutant « Je n’ai pas envisagĂ© ni discutĂ© de quoi que ce soit ayant Ă  voir avec une assurance globale ou des garanties de dĂ©pĂŽts », a dĂ©clarĂ© Janet Yellen.

Les indices Ă©taient en hausse aprĂšs l’annonce de la dĂ©cision de la Fed, mais les propos de Janet Yellen ont jetĂ© un climat d’incertitude sur les marchĂ©s financiers faisant chuter les titres provenant des secteurs bancaires.

« Le fait que les deux aient parlĂ© en mĂȘme temps, soit Janet Yellen et Jerome Powell, offrant des propos opposĂ©s, interprĂ©tĂ©s par les investisseurs comme Ă©tant contradictoires a Ă©branlĂ© le calme qui s’était installĂ© sur les marchĂ©s suivant la dĂ©cision de la Fed », affirme notre prĂ©sident et gestionnaire de portefeuille Philippe Pratte.

Jeudi, toujours sous interrogation, Janet Yellen a finalement dĂ©clarĂ© aux lĂ©gislateurs amĂ©ricains que les rĂ©gulateurs seraient prĂȘts Ă  prendre de nouvelles mesures pour protĂ©ger le systĂšme bancaire si cela Ă©tait justifiĂ©. Ayant affirmĂ© le contraire la veille, les marchĂ©s se sont rĂ©jouis de cette nouvelle affirmation et ont clĂŽturĂ© la sĂ©ance en hausse. Plusieurs titres ont profitĂ© de la prĂ©sence au congrĂšs du Patron de Tik-Tok alors que l’application est menacĂ©e d’interdiction aux États-Unis : Meta (+2,24 %), Snap (+3,08 %), Pinterest (+0,51 %) alors que Netflix a bondi de 9 %, car le bannissement de l’application serait profitable au temps d’écran passĂ© par les consommateurs sur la plateforme numĂ©rique.

Au Canada, l’inflation a ralenti passant de 5,9 % en janvier Ă  5,2 % en fĂ©vrier. Bien qu’il ne soit toujours pas au niveau souhaitĂ© par la Banque du Canada (2 %), lorsqu’on se compare aux grandes Ă©conomies du monde, notre taux se maintient Ă  un niveau moins inquiĂ©tant. L’économiste en chef de la BMO, Doug Porter, souligne que le taux d’inflation au Canada est infĂ©rieur Ă  celui de la plupart des grandes Ă©conomies, dont les États-Unis (6,0 %), l’Australie (7,2 %), la zone euro (8,5 %) et le Royaume-Uni (10,1 %).

Voici donc la moyenne pour la semaine des trois principaux indices aux États-Unis à 13 h vendredi.

Et voici la moyenne du TSX au Canada lors des 5 derniers jours.

‍

Pratte Gestion de portefeuille est une firme inscrite auprĂšs de l’AutoritĂ© des marchĂ©s financiers (AMF) ainsi que de la Commission des valeurs mobiliĂšres de l’Ontario (CVMO).

DestinĂ© Ă  fournir des renseignements gĂ©nĂ©raux sur les marchĂ©s et les titres et non Ă  rĂ©pondre Ă  vos besoins spĂ©cifiques, le prĂ©sent bulletin est le fruit du seul travail de l’auteur. Les opinions (y compris les recommandations, s’il y a lieu) exprimĂ©es dans le prĂ©sent bulletin sont celles de l’auteur seulement et ne reprĂ©sentent pas nĂ©cessairement celles de Pratte Gestion de portefeuilles et ne constituent pas des activitĂ©s de conseil en matiĂšre d’investissement en valeurs destinĂ©es Ă  rĂ©pondre Ă  vos besoins spĂ©cifiques.

Les renseignements que contient le prĂ©sent bulletin proviennent de sources considĂ©rĂ©es comme fiables, mais leur exactitude et leur exhaustivitĂ© ne peuvent ĂȘtre garanties et, en les fournissant, l’auteur et Pratte Gestion de portefeuilles n’assument aucune responsabilitĂ©. Ces renseignements Ă©taient Ă  jour Ă  la date indiquĂ©e dans le prĂ©sent bulletin, et ni l’auteur, ni Pratte Gestion de portefeuilles n’assument quelque obligation que ce soit en vue de les mettre Ă  jour ou de signaler tout fait nouveau en ce qui a trait Ă  ces renseignements. Le prĂ©sent bulletin est destinĂ© Ă  la diffusion dans les territoires oĂč l’auteur et Pratte gestion de portefeuilles sont inscrits en vue de pratiquer le commerce des valeurs mobiliĂšres. Toute distribution ou diffusion du prĂ©sent bulletin dans un autre territoire est interdite. L’auteur, Pratte Gestion de portefeuilles ses sociĂ©tĂ©s affiliĂ©es et leurs administrateurs, dirigeants et employĂ©s respectifs, de mĂȘme que les entreprises auxquelles ils sont associĂ©s peuvent, de temps Ă  autre, dĂ©tenir des titres dont il est fait mention dans le prĂ©sent bulletin.

‍