Les résultats de Target et Walmart inquiètent les investisseurs

Marché en bref

Le Dow Jones a terminé en légère hausse de 0,08 % pour la première séance de la semaine alors que le NASDAQ reculait de 1,20 % et le S&P 500 cédait 0,39 %. C’est la chute des titres technologiques qui a entraîné les indices vers le bas. Les investisseurs sont toujours inquiets face au ralentissement de la croissance économique américaine, les hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale et la flambée de l’inflation qui ébranle le sentiment du marché.

Les trois principaux indices ont enregistré de lourdes pertes depuis janvier ; le Dow est en recul de 12,8 %, le S&P 500 de 16,8 %, tandis que le NASDAQ a accumulé des pertes de 28 % depuis novembre.

« Le S&P 500 approche rapidement d’un niveau qui, historiquement, a indiqué que les inquiétudes concernant la croissance future sont prises en compte », a écrit l’analyste de Citi Scott Chronert dans une note. « Le S&P 500 se négocie encore dans un sentiment de peur causé par les titres de croissance, si bien qu’un tel cadre indique une baisse du S&P 500 à ~ 3 850 », a écrit Lori Calvasina, stratège de RBC Capital Markets. « Les tendances actuelles des prévisions économiques continuent de soutenir l’idée que c’est la bonne façon de penser jusqu’où les actions devraient chuter, même si nous restons conscients que cela pourrait changer. »

Le titre de Twitter reculait de 8,20 % à 37,38 dollars, perdant ainsi tous les gains accumulés depuis l’annonce de l’achat de la compagnie par Elon Musk. Le titre de Tesla a lui aussi connu une mauvaise séance, en baisse de 5,88 %.

Après sept semaines à la baisse, soit sa plus longue séquence baissière depuis 2001, le Dow reprenait du tonus mardi, terminant la séance en hausse 431,17 point. Le S&P 500 a également connu une bonne journée, clôturant en hausse de 2,02 % tandis que le NASDAQ gagnait 2,76 %.

« Le marché est au milieu d’un moment fort où il digère un changement majeur et relativement rapide des attentes en matière de politique monétaire et à quoi devraient ressembler les conditions financières pour maintenir l’inflation sous contrôle », Lauren Goodwin, économiste et stratège de portefeuille à New York Life Investissements. « Et donc nous avons déjà vu beaucoup de resserrement des conditions financières du marché. »

Ce fut une bonne séance pour les titres de Citigroup et Paramount Global, après que la compagnie de Warren Buffet, Berkshire Hathaway, ait divulgué ses participations dans les deux sociétés. L’action de Citigroup a enregistré des gains de 7,6 % à la suite de l’annonce d’une participation du conglomérat de près de 3 milliards de dollars dans la banque qui a accumulé des pertes de 34,1 % depuis les douze derniers mois.

Même scénario pour le titre de Paramount Global qui a également bondi de près de 15,4 %, suivant l’annonce de Berkshire d’une participation d’une valeur de 2,6 milliards de dollars dans la société à la fin du mois de mars.

Le titre de Home Depot avançait de 1,7 % après avoir publié des résultats trimestriels meilleurs que prévu. L’entreprise a également annoncé avoir relevé ses perspectives pour l’année complète alors que les consommateurs poursuivent leur projet de rénovation entamé en début de pandémie.

Les marchés ont enregistré leurs pertes quotidiennes en deux ans mercredi ; le Dow reculait de 3,57 % à 31 490,97 points, le NASDAQ chutait de 4,73 % à 11 418,15 points tandis que le S&P 500 cédait 4,03 % à 3924,18 points.

Le titre de Target a plongé de 24 % après avoir dévoilé des résultats décevants. Comme Walmart et les autres grandes chaînes, l’entreprise a accusé la hausse des prix des biens et celui du pétrole qui a pesé sur ses profits. Pour les investisseurs, ceci est mauvais signe pour les prévisions du prochain trimestre. L’annonce de Target a tiré ses concurrents vers le bas, Walmart reculait de 7 %, Costco chutait de 12,45 %, Best Buy cédait 11 % alors que Dollar Tree perdait 14,42 %.

« La vente massive d’aujourd’hui concerne la capacité des entreprises à répercuter des coûts plus élevés. On se posait la question, eh bien on a eu la réponse en quelque sorte avec les résultats » de Target notamment, a expliqué Quincy Krosby, stratégiste en chef pour LPL Financial.

« Certes, les consommateurs continuent de dépenser, mais bon nombre des principaux détaillants ne sont pas en mesure de répercuter les coûts de main-d’œuvre et les prix plus élevés entraînés par une chaîne d’approvisionnement encore limitée », a-t-elle diagnostiqué.

« Le consommateur est mis au défi », a déclaré Megan Horneman, directrice des investissements chez Verdence Capital Advisors. « Nous avons commencé à voir à la fin de l’année que les consommateurs se tournaient vers les cartes de crédit pour payer la hausse des prix alimentaires, la hausse des prix de l’énergie, et cela s’est en fait bien aggravé. … Cela va nuire à ces points de vente phare et Walmart a tendance à être l’un d’entre eux. »

Ce fut une autre séance difficile jeudi pour les indices alors que le Dow aa perdu 236,94 points, le NASDAQ a reculé de 0,26 % et le S&P 500 de 0,58 %. Les mauvais résultats des entreprises provenant du secteur du commerce de détail inquiètent les investisseurs. C’était au tour de Kohl’s jeudi de dévoiler des résultats trimestriels moins bons que prévu ainsi que Bath & Body Works qui a également revu ses prévisions à la baisse. Les titres provenant de ce secteur ont poursuivi leur mauvaise performance leur mauvaise performance ; Walmart (-2,74 %), Target (-5,07 %), Best Buy (-3,04 %) ainsi que Costco (-1,51 %) ont tous connu une mauvaise séance.

« La forte vente de ces sociétés (ainsi que d’autres sociétés de biens/consommation ce trimestre) montre que les pressions inflationnistes ont enfin un impact sur les bénéfices », a déclaré Maneesh S. Deshpande, responsable de la stratégie actions américaines chez Barclays. « Malgré une inflation accrue pendant une bonne partie de l’année [S&P 500], les marges et les bénéfices à terme sont restés résistants, ce qui ne semble plus être le cas. »

Même scénario pour Cisco, qui a également dévoilé des résultats trimestriels à la baisse tout en affirmant que les investisseurs devraient s’attendre à de moins bon revenu pour le prochain trimestre. Le titre reculait de 13,73 % jeudi à la fermeture des marchés.

Les indices ont ouvert la séance de vendredi en hausse, soutenus par l’annonce de la Chine qu’elle allait mettre en place des mesures pour soutenir son économie, offrant une note d’optimisme aux investisseurs. Le Dow a débuté la journée en hausse de 197 points, le S&P 500 avançait de 0,9 %, tandis que le NASDAQ enregistrait des gains de 1,2 %.

« Alors que de nombreux courants croisés sont à l’origine de la chute des indices, la cause immédiate de la récente accélération de la baisse des actions tourne autour des craintes concernant le consommateur américain », a écrit Bill Stone, CIO de Glenview Trust. « Pour la première fois dans la période post-Covid, les détaillants ont été bloqués avec des stocks excédentaires. Les coûts dus à l’inflation pèsent également sur leurs revenus. »

Toutefois, la hausse enregistrée en début de journée fut de courte durée alors que les trois principaux indices reculaient en milieu de séance.

Pétrole

Les prix du pétrole gagnaient du terrain lundi, en hausse de 3 % permettant au secteur de l’énergie d’accumuler des gains de 2,6 %. Le titre d’Occidental Petroleum a bondi de 5,7 % tandis que Marathon Oil avançait de 3,6 %.

Le prix du baril de pétrole reculait mardi, alors qu’une possible levée de l’embargo pétrolier imposé par les États-Unis au Venezuela en 2019 vient faire pression sur l’offre. « La route des négociations réussies avec le Venezuela est toujours en construction », a estimé Andy Lipow. « Si cela se concrétisait, on pourrait voir plusieurs centaines de milliers de barils arriver sur le marché immédiatement. »

« Il faut garder à l’esprit que le Brent est pour juillet alors que le WTI est pour juin », a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, le pétrole livré le plus tôt bénéficiant d’une prime sur un marché aussi tendu.

« Pour autant », a-t-il ajouté, « ce que ça dit, c’est que les raffineurs cherchent partout une alternative au pétrole russe. Du coup, on voit une augmentation de la demande pour la production américaine. »

Les prix étaient de retour à la hausse mercredi matin pour finalement conclure la séance en baisse de 2,50 %, évoluant toujours dans un contexte plutôt volatile. « Les prix du pétrole évoluent modestement à la hausse ce matin après que le WTI a dépassé le Brent pour la première fois depuis 2020 », commente Victoria Scholar, analyste pour Interactive Investor.  

« Alors que l’économie mondiale cherche à réduire sa dépendance au pétrole russe, des sources alternatives ont été sollicitées avec la baisse des réserves de brut américaines, ce qui a poussé les prix du WTI à dépasser la référence mondiale », explique-t-elle.

« Malgré le pessimisme et les prédictions de récession, les ventes au détail, la production manufacturière et la production industrielle aux États-Unis ont toutes affiché d’excellents chiffres la nuit dernière », participant également au soutien des prix du pétrole en rassurant sur la demande dans le premier pays consommateur d’or noir, estime Jeffrey Halley, de Oanda.

La fin possible du confinement en Chine a apporté de l’espoir pour la demande mercredi, permettant aux prix du baril de pétrole d’augmenter. « Le confinement à Shanghai, en place depuis fin mars, a considérablement pesé sur la demande de pétrole. Le traitement du pétrole brut en Chine est tombé à 12,6 millions de barils par jour en avril, ce qui était le niveau le plus bas depuis mars 2020, c’est-à-dire lors du premier verrouillage du coronavirus », a déclaré Carsten Fritsch, analyste des matières premières à la Commerzbank, dans une note.

Ce fut une autre séance volatile pour les prix du baril de pétrole jeudi, qui ont finalement accumulé des gains de 2 % en fin de journée. « Le marché est d’une volatilité extrême avec de fortes hausses un jour, de larges pertes le lendemain », notait Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Pour John Kilduff d’Again Capital, « à cause de la situation très tendue de l’offre, le marché surréagit à n’importe quel titre d’information. Chaque baril compte ! Il y a eu un déclin significatif du dollar, de -1 % pour le Dollar index, et cela a aidé à pousser les prix à la hausse », les exportations de pétrole américaines devenant moins chères, a indiqué John Kilduff.

Walmart

L’entreprise a dévoilé mardi matin des résultats trimestriels en dessous des attentes des analystes, enregistrant un bénéfice net en baisse de 25 % au premier trimestre de son exercice décalé. Toutefois, Walmart estime s’attendre à ce que ses ventes nettes augmentent d’environ 4 %. Le niveau des bénéfices « était inattendu et reflète l’environnement inhabituel », a relevé le directeur général du groupe, Doug McMillon, dans un communiqué. « Les niveaux d’inflation aux États-Unis, en particulier dans les secteurs de l’alimentation et du carburant, ont créé plus de pression sur les marges et les coûts d’exploitation que nous ne l’avions prévu », a-t-il ajouté.

La compagnie a annoncé lors de ses résultats trimestriels une baisse de ses prévisions de profit pour le prochain trimestre, menacé par la montée des prix du pétrole et de la nourriture. En effet, les coûts plus élevés des marchandises, du transport et de la main-d’œuvre menacent de plus en plus la rentabilité. La compagnie qui a fait la promotion de ses bas prix se bat désormais pour attirer les consommateurs qui cherchent de plus en plus de meilleures aubaines. L’entreprise a également annoncé qu’elle allait devoir augmenter ses prix tout en demeurant compétitive.

Son titre a accumulé des gains de 2,4 % depuis le début de l’année et a terminé la séance en baisse de 11,38 %. Walmart est dominant dans son secteur, cumulant un nombre impressionnant de magasins ainsi qu’une position de leader dans les ventes d’épiceries nationales. Ainsi, elle sert de baromètre pour le sentiment des consommateurs américains et ses revenus sont étroitement surveillés par les investisseurs, leur permettant de mieux analyser la santé de l’économie américaine.

« Dans l’ensemble, Walmart est dans une position solide », a déclaré Neil Saunders, directeur général de GlobalData. « Cependant, il entre maintenant dans une période beaucoup plus difficile où la nécessité absolue de maintenir une proposition de prix bas signifiera probablement que la rentabilité et les marges seront soumises à une pression croissante. »

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