Une semaine en montagne russe

Marchés en bref

La liquidation des dernières semaines s’est poursuivie lundi. Le Dow a reculé de 653,67 points, le S&P 500 a chuté de 3,2 % pour s’établir à 3 991,24 points alors que le NASDAQ perdait 4,29 % à 11 623,25 points. Les investisseurs s’inquiétaient toujours de l’habilité de la Fed d’empêcher l’inflation d’augmenter sans pousser l’économie dans une récession. « La grande question est de savoir si l’inflation peut descendre en dessous de 3 % sans que la Fed ne provoque une récession », a écrit Dennis DeBusschere, fondateur de 22 V Research. « Jusqu’à ce que cette question soit résolue, les conditions financières seront plus strictes et les marchés connaitront des difficultés malgré les conditions de survente. »

Le Dow est à sa sixième séance de suite à la baisse alors que le NASDAQ et le S&P 500 en sont à leur cinquième.  

« Les investisseurs n’arrivent pas à acheter à la baisse, à acheter le ‟dip” [le creux]. Il n’y a pas de confiance », a affirmé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. « Le problème du marché est qu’il ne voit pas quelle serait la bonne nouvelle qui lui permettrait de rebondir », a-t-il résumé. « Et si on n’achète pas quand cela baisse, cela peut continuer à baisser… »

Le Bitcoin subissait lui aussi les déboires de l’économie, perdant plus de 50 % de sa valeur depuis son dernier sommet. Les titres du secteur technologique, quant à eux, poursuivaient leur dégringolade, toujours heurtés par la hausse des taux. Meta Platforms et Alphabet, reculaient respectivement 3,7 % et 2,8 %. Amazon (-5 %), Apple (-3 %) et Netflix (-4 %) ont tous chuté, tout comme Tesla et Nvidia qui ont plongé de plus de 9 % chacun.

La hausse du dollar américain, qui atteint son plus haut sommet en 20 ans, a également mis de la pression sur les marchés. Le pétrole a reculé de 6 %, toujours affecté par le confinement en chine et la baisse de la demande alors que le pays est le deuxième plus grand consommateur et le premier importateur de pétrole brut au monde.

Mardi a été à nouveau une séance difficile pour les marchés. Le Dow a clôturé en baisse de 84 points. Le S&P 500 a toutefois terminé la journée en légère hausse de 0,25 % et le NASDAQ a monté de 0,98 %. Ce dernier a réussi à se maintenir grâce à un rebond des titres provenant du secteur de la technologie ; Microsoft et Apple ont gagné plus de 1 %, et Intel et Salesforce ont ajouté plus de 2 %.

« Jusqu’à présent, cette faiblesse a été alimentée par la croissance, la technologie et les rotations et bien que nous nous attendions à une nouvelle faiblesse et même à une sous-performance, nous voyons maintenant des signes inquiétants que l’espace de valeur pourrait être sur le point d’établir un sommet important en termes absolus, tandis que certains secteurs défensifs clés menacent également d’atteindre des sommets », a écrit David Sneddon du Credit Suisse.

Mercredi fut une autre séance en montagnes russes pour les indices qui sont passés du vert au rouge tout au long de la journée. Le Dow a clôturé en baisse de 1,02 %, le S&P 500 reculait de 1,65 % tandis que le NASDAQ chutait de 3,18 %. La publication de l’indice des prix à la consommation CPI avant l’ouverture des marchés, établi à 8,3 % en avril, soit moins que les 8,5 % de mars, mais davantage que les 8,1 % attendus par les économistes, a inquiété les investisseurs.

Les actions technologiques ont connu une autre séance difficile, ralentissant les gains du NASDAQ. Meta Platforms (-4,5 %), Apple (-5,2 %), Salesforce (-3,5 %) et Microsoft (-3,3 %) ont tous chuté alors que les investisseurs ont poursuivi leur rotation hors des zones de croissance. Les secteurs des technologies de l’information et de la consommation discrétionnaire ont perdu plus de 3 %, entraînant le S&P 500 avec eux. Le titre de Tesla perdait 8,25 %, alors que l’entreprise a enregistré une baisse de 23 % de sa capitalisation.

Selon le stratège Michael Wilson, qui a longtemps été sceptique face à la hausse vertigineuse des actions américaines de la dernière décennie, a déclaré dans une note que même après cinq semaines de baisse, le S&P 500 est toujours mal évalué pour l’environnement actuel de la politique de resserrement de la Fed qui ralentit la croissance.

« Nous continuons de croire que le marché boursier américain n’est pas évalué pour ce ralentissement de la croissance par rapport aux niveaux actuels », a déclaré Wilson dans une note. « Nous nous attendons à ce que la volatilité des actions reste élevée au cours des 12 prochains mois. »

Selon de nombreux analystes, le S&P 500 pourrait reculer davantage vers 3 600 points — soit une baisse de 10 % par rapport à la clôture de mardi — avant d’atteindre un niveau de support technique important. Historiquement, la moyenne sur 200 semaines depuis 1986 a vu l’indice rebondir lors des principaux marchés baissiers, à l’exception de la bulle technologique et de la crise financière mondiale.

Le titre de Coinbase a chuté de 26,4 % après des résultats décevants, dévoilant une baisse de son nombre d’utilisateurs mensuels et a enregistré des volumes de transaction moins bons qu’au quatrième trimestre. Son action a perdu plus de 75 % de sa valeur depuis le début de l’année.

En effet, le secteur de la cryptomonnaie n’a pas été épargné par la récente chute des marchés financiers. Une vente massive de cryptomonnaies a effacé plus de 200 milliards de dollars de richesse du marché en seulement 24 heures.

En une journée, la cryptomonnaie Terra a perdu plus de la moitié de sa valeur alors que le Bitcoin est en chute de 30 % en un mois et en baisse de 60 % depuis son dernier sommet. Les amateurs de ces monnaies affirment que cette devise est un refuge à l’inflation. Toutefois, le contexte économique dans lequel nous nageons, « a envoyé des ondes de choc dans le secteur de la tech qui a entraîné les cryptos dans sa chute, ce qui confirme que le bitcoin et autres ne servent pas vraiment à lutter contre l’inflation », commente Victoria Scholar, analyste chez Interactiv investor.

Les indices ont encore évolué jeudi dans un environnement plutôt volatile alors que les investisseurs n’arrivaient toujours pas à trouver l’équilibre. Le Dow reculait de 0,33 % à 31 730,30 points, le NASDAQ reculait de 0,06 % 11 370,96 points tandis que le S&P 500 cédait 0,13 % à 3930,08 points. Plus tôt dans la séance, les marchés ont tenté un rebond alors que les investisseurs se sont rués vers les titres à la baisse, mais ce fut de courte durée.

« Même si vous dites que nous sommes dans un marché baissier, il y a des reprises au sein des marchés baissiers qui peuvent être très fortes », a déclaré Keith Lerner de Truist à propos des premiers mouvements du marché. « Je pense, au moins à court terme, et étant donné à quel point nous sommes survendus et étant donné que nous commençons à voir des gens grignoter certains de ces domaines qui ont été les plus battus, je pense que c’est au moins une doublure argentée dans une mer de rouge et de ténèbres ces derniers jours. »

Les marchés ont ouvert la séance de vendredi en hausse, tentant un rebond après une autre semaine difficile.

Pas de panique

La chute des dernières semaines, voir des derniers mois peut devenir inquiétante. Les marchés n’arrivent pas à performer et le secteur des cryptomonnaies connait lui aussi le même sort.

Selon de nombreux investisseurs, la correction était nécessaire après un rallye plutôt solide au cours des dernières années. Pensons entre autres aux entreprises provenant des secteurs de la technologie qui ont accumulé d’énormes profits au courant des dernières années. Leurs valeurs boursières ont explosé à des niveaux presque exagérés alors qu’elles ont été pendant la pandémie des valeurs refuges pour de nombreux investisseurs. Selon certains analystes, il était grand temps pour ses compagnies de revenir sur terre. Meta (Facebook) a perdu plus de 40 % cette année alors que Netflix a enregistré des pertes de 70 % de sa valeur.

Il y a aussi les titres qui ont carrément doublé ou triplé pendant la pandémie alors que les investisseurs se sont rués vers des actions qui se spécialisaient dans le télétravail, dans le cloud ou dans le commerce électronique. Prenons par exemple Zoom, une application très populaire dès le premier confinement qui a accumulé des gains de 390 % en 2020. Son titre a perdu plus de 80 % par rapport à son sommet historique enregistré en octobre 2020.

Les économistes s’entendent pour dire que malgré tout, l’économie reste robuste. Si vous cherchez un emploi, il y a des postes disponibles dans la majorité des secteurs. Il est encore possible d’emprunter de l’argent, et ce, à des taux bas malgré la dernière hausse.

Si on regarde de plus près les dernières grandes crises, il y a matière à réflexion. Car, évidemment, ceci n’est pas la première ni la dernière période baissière.

Source : Autorité des marchés financiers

Bref, historiquement, les investisseurs qui sont demeurés patients lors des dernières crises ont réussi finalement à s’en sortir gagnants.

Peloton

Le chouchou de la pandémie, un des titres les plus échangés lors du confinement alors que plusieurs ont commencé à s’entraîner à la maison, continue de creuser ses pertes. L’entreprise a dévoilé des résultats trimestriels décevants mardi, annonçant des prévisions à la baisse. Peloton prévoit un chiffre d’affaires de 675 à 700 millions de dollars au quatrième trimestre, bien en deçà de l’estimation de 820,9 millions de dollars des analystes.

Peloton prévoit une baisse de ses ventes, attribuable à une baisse de la demande pour ses produits, alors que la compagnie estime qu’elle devra augmenter le prix de ses abonnements ce qui lui fera certainement perdre des clients.

Depuis la fin du confinement, l’entreprise a perdu plus de 80 % de sa valeur, son titre s’échange désormais à 11,25 $ en début de séance à New York après avoir clôturé lundi à 14,13 $. Il est en baisse de 60 % depuis le début de l’année et a terminé la séance de mardi en baisse de 8,70 %.

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